À la une de NordBretagne.fr, et diffusé aujourd’hui sur les ondes de Radio Nord Bretagne, le « nouveau roman du Breton Philippe Vourch, La Mort embrasse mal, nous plonge dans une
histoire d'enfance, de copains et d'amour, une histoire pétrie de
tendresse pour évoquer un sujet grave : la maladie et la mort. [...] Jamais larmoyant, Philippe Vourch nous relate ici une magnifique histoire dont il extrait une très belle lumière. Pleine d'espoir. »
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Et si, pour fêter ça, on s’offrait une nouvel extrait de La Mort embrasse mal ?
«
Regarde donc qui te rend visite, Jean. » La vieille se tient droite,
mains sur les hanches. « Allons donc, un des p’tits ! Et tu t’es
perdu, ou bien ? » Il se penche, en le ses bottes après avoir
remonté ses
chaussettes.
« Bonjour, m’sieur. » De nouveau me voilà bien emmerdé pour
répondre. « C’est que... c’est que j’ai repensé à tout
ça, et...
–à
tout ça? »
Le
vieux décolle sa carcasse du banc. Cette fragilité, qui
l’habitait il y a encore quelques secondes s’évanouit ; il
semble maintenant un chêne robuste dont l’ombre se glisse
jusqu’à mes pieds.
«
Eh bien, tout ça... tout ce qu’on a fait, pour vous emmerd...
vous embêter.
–
Je
vous laisse entre hommes. »
La
vieille disparaît dans la maison. J’ai l’impression d’être
abandonné, jeté en pâture à un animal sauvage et terrible.
Le
vieux extirpe un paquet de cigarettes de sa poche de poitrine, il en
fait glisser une dans sa main et l’allume pour en inspirer une
longue bouffée. Il me fixe. Je vois ses yeux noirs et son grand nez
percer le nuage de fumée qu’il vient de rejeter. Je n’ai
qu’une seule envie, partir en courant rejoindre mes potes et
oublier mon initiative et ce moment qui en découle.
Je
suis sûr qu’ils sont dans une bagnole à mater les seins de
Framboise.
pp.
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