relever l'anodin qui noue notre intimité ou sépare les êtres

« Voilà un court récit [Les Noces d'or] particulièrement bien écrit, maîtrisé et, surtout, très troublant. Au départ, une situation presque banale : un couple en vacances peut-être, et puis on comprend peu à peu l'âge, les lézardes, les connivences, jusqu'à…

Raymond Penblanc, désormais un habitué des éditions Lunatique après avoir notamment publié trois romans aux Presses de la Renaissance dans les années 1990, excelle à relever l'anodin qui noue notre intimité ou sépare les êtres, jusqu'à une fin poignante, qui laisse toutefois une belle liberté d'interprétation. »

Les habitudes ont du bon, aussi ne boudons pas notre plaisir avec la sortie, en février, du tout dernier roman de Raymond Penblanc, L'Ange gardien.
On va devoir fêter ça. Je me décapsule une bière à mon tour, que j’avale d’un trait. Dans ma lancée, je me dis que je passerais bien une troisième couche, voire une quatrième, et même une cinquième – que je repeindrais bien l’institution tout entière. D’ailleurs, ne nous y trompons pas, c’est ce qu’on nous demandera bientôt, et de fond en comble, les murs et les plafonds, les portes et les fenêtres, les plinthes, les poutres, les charpentes, les courants d’air et les gouttes d’eau (bénite). Bien entendu, ce dé je le relève, nous le relevons tous deux, John Bull et moi.
J’ai dit à Barilla : « Une deuxième couche? Une troisième, une quatrième même, si vous y tenez. » Il a cru qu’on se moquait.
Alors qu’on ne se moquait pas du tout.
Si l’institution s’écroule, ce ne sera certainement pas à cause de nous.
pp. 69/70



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