- Concours de nouvelles
- Appels à textes
- Nouvelles à lire
- Chroniques
Cette dernière nous intéresse plus particulièrement, et pour cause : on y trouve une recension de Pour que demain vienne, de Corine Pourtau !
C’est
toujours avec plaisir que nous découvrons de nouveaux auteurs,
surtout quand ils sont aussi talentueux que Corine Pourtau. Ce
recueil, curieusement titré Pour que demain vienne,
aurait plutôt dû s’appeler « Dansez, les petites filles »,
début d’un poème de Victor Hugo mis en exergue et repris par
extraits avant chaque nouvelle. Celles-ci ont d’ailleurs pour
titres Valse lente, Pas
de deux, Pavane,
Bacchanale et
Séguedille, c’est
dire si le thème de la danse est omniprésent, même s’il n’est
utilisé que comme métaphore. En fait, il s’agirait plutôt de
« danses macabres » car les malheureuses héroïnes de
Corine Pourtau se précipitent toutes vers un destin fatal, malgré
de remarquables efforts pour y échapper. Elles auraient bien voulu
grandir, ces petites filles condamnées à l’anonymat (seule Louna
est désignée autrement que par « elle », ce qui
n’arrange pas son sort pour autant), elles auraient bien voulu
atteindre l’âge adulte, s’épanouir peut-être, mais voilà, la
résilience n’est pas donnée à tout le monde et d’ailleurs,
elles n’ont même pas le temps d’y songer car, comme le chante
Goldman, « d’autres gens en ont décidé autrement ».
Portées par le style fluide et élégant de l’auteur, Louna et les
autres font trois petits tours, quelques entrechats et puis s’en
vont. On a souvent envie de dire : « Déjà ? ».
Évidemment,
c’est noir de chez noir. Si vous n’aimez pas ça, abstenez-vous,
d’autant que fonctionne à plein « l’effet recueil » :
chaque texte est en soi un petit chef-d’œuvre, mais rassemblés,
ils peuvent sembler pesants. Quand l’univers d’un auteur est
aussi sombre, quand nulle fenêtre ne s’ouvre sans être violemment
refermée, il peut arriver que le lecteur « sature ».
Mais il y a d’illustres précédents et, heureusement, beaucoup de
lecteurs (dont nous faisons partie) « aiment ça » et en
redemandent. À quand le prochain opus ?
Commentaires
Enregistrer un commentaire