Rendez-vous est pris le 15 mars, à partir de 19 h 30, avec les éditions Antidata, L'Atelier de l'agneau, Le Chemin de fer et Lunatique pour une soirée de la nouvelle à la librairie Charybde.
Chaque éditeur sera escorté par un ou plusieurs auteurs de nouvelles afin de défendre ce « mauvais genre » littéraire.
Aux côtés de Lunatique, il y aura Perrine Le Querrec pour Têtes blondes, et deux nouveaux venus dans la maison :
Corine Pourtau, qui présentera Pour que demain vienne
et Antonin Crenn, qui nous fera un cours (un court ?) sur la Passerage des décombres.
Nous n'oublierons pas d'évoquer Une Librairie en pays hostile, de Michaël Uras, qui paraît le même jour : 14 mars.
L’année passa. Maurizio organisait des rencontres, des lectures, avec des auteurs sardes. Maurizio, un écrivain, deux connaissances de ce dernier (les seules) et moi. Un casting serré pour des soirées ennuyeuses à mourir.
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Aux côtés de Lunatique, il y aura Perrine Le Querrec pour Têtes blondes, et deux nouveaux venus dans la maison :
Corine Pourtau, qui présentera Pour que demain vienne
et Antonin Crenn, qui nous fera un cours (un court ?) sur la Passerage des décombres.
Nous n'oublierons pas d'évoquer Une Librairie en pays hostile, de Michaël Uras, qui paraît le même jour : 14 mars.
Quand
elle entre dans le passage, la grande horloge murale au-dessus du
magasin de miniatures pour maisons de poupées l’accueille, comme
depuis un quart de siècle à présent, immuablement surmontée
de son 1846, dont elle se demande encore ce qu’il commémore.
Chaque fois qu’elle avance sous la verrière et qu’elle lève
les yeux sur son cadran, elle est saisie du même attendrissement,
se revoyant vingt-cinq ans en arrière, avec à l’épaule sa
besace qui contenait toutes ses possessions : quelques
vêtements, une seconde paire de chaussures, de l’argent à peine
pour tenir deux semaines. Mais elle avait alors la détermination
d’entreprendre, l’appétit de vivre une vie d’exception,
d’ouvrir devant elle l’in ni des possibles.
Des
possibles elle en a ouvert beaucoup, trop peut-être, car il lui
arrive par moments de se dire qu’il est temps pour elle de faire
ses adieux, de se retirer dans un endroit préservé où
vieillir avec ses souvenirs... Écrire, peut-être. Mettre en forme
ses mémoires. Laisser à la postérité une image
d’elle-même authentique, l’image de cette femme sensible et
forte qu’elle a été, de cette femme qui a mis sa célébrité
au service de grandes causes humanitaires. Laisser sa vérité,
bien différente de celle qu’on s’est ingénié à lui
construire tout au long de sa carrière, bien différente des
« témoignages » que ceux qu’elle a côtoyés
s’empressent depuis quelques années de monnayer en succès de
librairie, parce qu’ils s’imaginent que l’avoir croisée un
jour, une semaine, un mois, un an, leur donne le droit de plaquer sur
elle des paroles définitives. Elle s’est toujours refusé à
commenter ces ouvrages qui sortent sur sa vie, sa carrière, comme
des champignons dans un sous-bois après la pluie, et n’a pour le
moment autorisé aucune biographie officielle. Tout simplement parce
qu’elle ne voit personne capable mieux qu’elle-même de raconter
qui elle est véritabl...
pp.
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Une Librairie en pays hostile, Michaël UrasL’année passa. Maurizio organisait des rencontres, des lectures, avec des auteurs sardes. Maurizio, un écrivain, deux connaissances de ce dernier (les seules) et moi. Un casting serré pour des soirées ennuyeuses à mourir.
Parfois,
des poètes fous déboulaient dans ses murs pour crier leur génie
méconnu en agitant un semblant de manuscrit : « Regardez ça !
Personne n’en veut sur le continent, mais je peux vous assurer que
rien de mieux ne se fait en ce moment dans toute l’Italie. ».
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Après
ça, on a grandi, ils ont arrêté de démolir des trucs dans le
quartier et ils ont commencé à en construire d’autres. Notre
terrain de jeux, avec la petite ruine, il est resté là; mais,
tout autour, ils faisaient de grands immeubles de verre. Je n’aime
pas trop ce genre d’immeubles, mais bon, ils en faisaient un peu
partout et c’était comme ça. Ce qui était chouette, par
contre, c’est quand on était debout sur notre ruine et qu’on
agitait les bras, parce qu’on se voyait dans les vitres des
bâtiments en face, mais en tout petit parce qu’ils étaient
quand même assez loin. On continuait à venir ici après les
cours au lycée, on avait pris cette habitude et on n’avait pas de
raison d’en changer.
p.
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