« Au fond du trou perce pourtant une pâle lumière. Vibrante et bouleversante. Celle d'une humanité étoufée, d'une tendresse mutilée. »

Elle a une très forte envie d'enfant. Un camionneur fait l'affaire. Avant même la naissance du môme, elle l'appelle Titou. Pour lui, elle prépare un avenir radieux. Manque de chance, Titou n'arrive pas seul. Or la mère ne veut pas de jumeaux ! L'autre sera donc relégué dans la buanderie, fermée à clef, près de la machine à laver. L'ahuri. Pire qu'une bête. Et c'est la vie à trois. Tout pour Titou. Rien pour l'ahuri. Mais la vie en décide autrement. Les découvertes s'enchaînent. Les alliances changent. Sans parler de Betty, une voisine.
Dans un entrelacs de soliloques, Violaine Bérot crée un climat d'horreur progressive où exsude toutefois la tendresse. C'est dire que les destinées sont tenaces.

Article publié dans Le Monde, 5 novembre 1999, Michel Abescat
Difficile d'imaginer plus noir que cette terrifiante histoire. Violaine Bérot enferme peu à peu son lecteur dans un écheveau de soliloques mortifères. Celui de la mère, bloquée dans son délire. Celui de Titou, pris au piège du triangle infernal, condamné à la noyade. Celui de l'enfant du placard, vivant par par-delà les tombeaux. Au fond du trou, perce pourtant une pâle lumière. Vibrante et bouleversante. Celle d'une humanité étoufée, d'une tendresse mutilée. Tout pour Titou est un livre d'une force singulière. Court, dense, implacable. Violaine Bérot écrit comme on boxe. Droit au cœur. Direct à l'âme.

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