ce conte humoristique et horrifique vous fera trembler d’effroi, frissonner de plaisir, voire pleurer de rire

Apprenez à connaître l’adorable et étrange Frankentruc, le dernier-né des expériences du docteur Frankenstein, grâce aux éditions Lunatique

Le célèbre médecin devant l’ennui de son cher monstre décide de lui fabriquer un compagnon de jeu. C’est ainsi que fut créé l’étrange et attachant Frankentruc, à partir des restes d’un rongeur indéterminé sorti des crocs du chat Igor. Les deux amis s’entendent à merveille et comme de véritables petits chenapans font les 400 coups. Jusqu’au jour où, à cause d’un malheureux accident, ils mettent en pièces leur pauvre papa d’amour : le docteur Frankenstein, et décident de le recréer…


Sublime. Déroutant. Amusant. Voici les termes qui caractérisent le mieux Frankentruc de Jeremy Banx aux éditions Lunatique. Ce livre est proche d’un conte humoristique et horrifique, est magnifiquement illustré par des croquis qui donnent corps au texte. Nous devons cette petite merveille, Frankentruc, à l’imagination délirante de Jeremy Banx qui croque depuis plusieurs années l’actualité pour le Financial Times. Il est aussi l’un des quatre fondateurs du 1er site consacré à l’actu de la grande faucheuse : thereaper.rip.

L’histoire de Frankentruc se dévore d’une traite, tant le récit accompagné d’illustrations est captivant, amusant et troublant avec des passages décalés qui vous feront rire ou tout au moins sourire. Ainsi pour donner vie à l’ennui du monstre « (…) Puis à marmonner dans sa barbe. Mais comme il n’avait pas de barbe et n’arrivait pas à marmonner. Il s’était contenté de faire : rrrr… ».

Frankentruc reste fidèle en certains points au mythe de la créature de Frankenstein et au livre de Mary Shelley. La typographie du titre de cet ouvrage et des chapitres rappelle l’électricité, la foudre, à l’origine de la résurrection des créatures. Vous retrouverez aussi les incontournables villageois effrayés par le docteur et ses expériences. Dans Frankentruc, ils sont mieux organisés. Les villageois ont mis en place des sécurités pour protéger le village (hauts murs, pics pointus, chiens…) cependant « nul ne sort même en plein jour sans sa fourche ni sa torche » cela renvoie à la célèbre scène de Frankenstein de Mary Shelley et ses adaptations cinématographiques où les villageois armés de torches et de fourches pourchassent le monstre jusqu’à sa cachette.


On retrouve bien sûr la classique machine qui donne vie aux morts ou plutôt aux créations de Frankenstein ainsi que les petits boulons présents à la base de leurs cous et des points de suture qui rattachent leurs membres. L’iconique Igor n’est pas ici l’assistant du docteur, mais un chat qui niche dans son labo. D’autres références sont aussi présentes, mais toujours évoquées dans un style décalé et plein d’humour. La Fiancée de Frankenstein est aussi citée, cette dernière s’est enfuie, ainsi que d’autres tentatives pour créer un ami pour son cher monstre dont le loufoque « voisin d’en face de Frankenstein ».

Frankentruc se moque des préjugés, ce conte humoristique et horrifique vous fera trembler d’effroi, frissonner de plaisir, voire pleurer de rire, mais surtout vous divertira. Ce livre est une belle ode à l’amitié, à l’amour familial rédigée dans un style décalé, déjanté qui ne vous laissera pas de marbre.

Contrairement au docteur Frankenstein du grand classique de Shelley qui abandonne et rejette sa création, celui de Frankentruc est un vrai papa poule aux petits soins pour ses chers petits monstres. Ce papa attentionné « lèche le chocolat des gâteaux de sa créature, car il est allergique cela lui donne des maux de tête ». La créature va au lit pour la sieste avec un lait de poule et le docteur lui raconte des histoires.


Ces dernières sont très librement adaptées pour notre plus grand plaisir de celles de notre enfance dans le ton de Frankentruc avec un style plus macabre parfait pour de chers petits monstres dont «Boucle d’or et les 3 petits cadavres ». On retrouve ce côté gentiment déjanté tout au long du texte, sorte d’inquiétante étrangeté des plus amusantes. Ainsi, le monstre compte des carcasses de moutons au lieu des classiques moutons. On rencontre à nouveau dans Frankentruc cette idée de détournement dans les jeux auxquels s’adonnent les deux petits monstres du docteur Frankenstein. Ils jouent ainsi à saute-cadavre et 1, 2, 3 cercueils.

Loin de l’horrible créature, effrayante, cruelle, ambiguë qu’on connaît tous. Le monstre de Frankentruc tant dans le texte que dans les illustrations apparaît sympathique, fragile. Il est allergique et à peur des chats, mais la créature est surtout, tout comme Frankentruc, son compagnon de jeu, des plus attachants.

Le docteur Frankenstein s’applique pour recoudre de son mieux la petite bête ramenée par Igor. Malgré d’intenses recherches, il n’arrive pas à trouver l’origine du rongeur et décide de le nommer Frankentruc. Avant de devenir inséparables, l’éveil à la vie de Frankentruc commence par une interrogation : « Euh qu’est-ce qu’il y a ? ». Frankentruc est au début apeuré face à la créature, puis le docteur Frankenstein trouve les mots pour le rassurer en décrivant son cher monstre : « il est peut-être aussi bête que moche, mais il a bon cœur ».

On retrouve comme souvent dans cette petite merveille des éditions Lunatique une bonne dose d’humour noir associée à des anecdotes amusantes. Le docteur Frankenstein précise concernant le bon cœur de la créature « je sais car c’est moi qui l’ai arraché ». Le texte décalé, déjanté au ton parfois assez léger s’oppose parfois au croquis qui représente des scènes gores, choquantes, mais dans un style limite parodique, cartoonesque qui enchante et surprend notre regard, tout en donnant corps au texte.

Quand le docteur Frankenstein cherche dans ses rebuts de quoi créer le petit amour à son monstre, l’illustration représente un seau rempli de globes oculaires. Le « truc écrabouillé avec un œil qui sortait de son orbite et les tripes qui pendent jusqu’au sol »qui apparaît devant nos yeux en partie disloqué entre les crocs d’Igor sera plus tard notre cher Frankentruc. Toujours dans un esprit loufoque ce livre nous présente les différentes inventions géniales et absurdes du docteur Frankenstein : vaccin contre le hoquet, cloner du fromage,…


Ce merveilleux ouvrage Frankentruc est des plus détaillés, il s’amuse pour notre plus grand plaisir à réinventer le mythe de Frankenstein en s’appuyant sur des documents délirants et captivants rassemblés en annexe. L’un se rapporte au blason des Frankenstein et en donne une explication des plus détaillée, une introduction pour confectionner tout comme la créature de Frankenstein des trolls en origami… Vous y trouverez aussi un plan détaillé touristique de Grottberg où se déroule l’action de Frankentruc au cas où l’envie vous prendrait de vouloir visiter, ou pour encourager votre imagination. Le château de Frankenstein y est situé en haut d’un ancien volcan. Vous y découvrirez le bestiaire étonnant et pas très rassurant qui hante ce lieu : troll, yéti, kraken, loup-garou.

Faites connaissance avec la charmante famille recomposée ou plutôt décomposée du docteur Frankenstein avec Frankentruc aux éditions Lunatique.

Pour plus d’information/vente en ligne :
http://www.editions-lunatique.com/frankentruc

Commentaires