« Pas un mot, un signe, qui auraient suffi à calmer l’inquiétude de tous. »


Dans l’émission Paludes 867 du vendredi 18 mai 2018, Nikola Delescluse a lu un extrait et chroniqué Un pur hasard, de Thierry Bodin-Hullin.

En écoute ici


Les heures de train qui me séparaient de Nantes furent longues et pénibles. Un déluge de pensées assaillait mon esprit et j’étais bien incapable d’ordonner quoi que ce soit tant la surprise et l’incompréhension me tenaillaient. Paul était bien vivant, je m’en réjouissais, mais pourquoi tout ce silence ? Pas un mot, un signe, qui auraient suffi à calmer l’inquiétude de tous. Il devait bien savoir. Entendre tout ce qui se disait. Les informations qui lui parvenaient auraient dû le faire réagir. Ou alors… Ou alors quoi ? Non, décidément, rien ne tenait la route. Que lui était-il arrivé ? J’étais tout autant mal à l’aise qu’excité à l’idée de l’apprendre enfin.
Je regardai par la fenêtre. Les kilomètres qui longeaient la Loire asséchée, les fines traînées de sable et les îles de verdure réussirent à m’apaiser un peu. Je n’avais qu’une certitude : Paul m’attendait.
pp.35/36

Commentaires