L’indépendance de la petite édition se manifeste face aux grands groupes par le refus de l’uniformisation culturelle : le livre n’est pas un bien comme les autres. Une revendication somme toute légitime en édition, qui pourtant s’oppose à un marché actuel dominé par l’exigence de rentabilité économique. Ce que l’on nomme la bibliodiversité, revendiquée par la petite édition, est le signe d’une saine résistance des indépendants à l’homogénéisation aseptisée du secteur.
Outre les discours contre la marchandisation et la standardisation du monde éditorial, ce sont aussi les pratiques qui distinguent les éditeurs indépendants, car ils travaillent le plus souvent sans autres contraintes que leurs moyens limités. Engagement personnel, bénévolat, l’édition est pour eux un choix de vie. Il existe, aussi, une édition à visage humain !
Les petits éditeurs occupent un espace économiquement insignifiant, certes, mais à l’importance symbolique réelle, en ce sens qu’ils se font les défenseurs (et les dépositaires) des valeurs de pluralisme, d’indépendance, de créativité. Comme l’affirmait Pierre Bourdieu, ils contribuent à la dynamique de l’édition dans son ensemble, lui fournissant sa raison d’être et son « point d’honneur » spirituel.
l’autre LIVRE et ses 280 adhérents défient les dangers de censure émanant « des forces économiques et financières qui enserrent l’édition contemporaine dans des liens toujours plus forts » en endossant le rôle d’agitateurs d’idées et en proposant des livres parfois difficiles, originaux, hors normes. Plutôt que de se plier aux diktats d’une logique commerciale, soumise à la rentabilité et étouffée par la surproduction, les éditeurs indépendants offrent aux lecteurs la possibilité d’une incomparable aventure : impertinente, divertissante, stimulante, contestataire quand il le faut, et gratifiante.
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