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« Éditer aujourd’hui est un acte suicidaire. Mais c’est un suicide fertile. Généreux. »
Le manifeste du Zaporogue aurait mérité de sortir à 7,7 milliards d’exemplaires : autant d’écrivains, de lecteurs, de QG éditoriaux. Autant de résistants pour qui ce bouquin devrait jouer le rôle d’une coupe d’eau fraîche en pleine fournaise. « Or, la culture, c’est l’eau, qui désaltère et qui fait pousser les vergers dans le désert. Ce n’est pas un miracle. C’est la vie, simplement. » Ce dithyrambe à la Littérature, loin de n’être qu’une déclaration de guerre, crie haut et fort l’acceptation du défi auquel Dieu et les Marchands nous contraignent. Dieu, vu ici comme l’incarnation des hautes sphères qui dirigent aujourd’hui cette Civilisation en état d’urgence. Et les Marchands comme outils essentiels à l’édification de notre ignorance. On se bat, et on se battra. Sans craindre les coups en traître. « La barbarie n’est pas la cruauté. La barbarie est une autre façon de s’exprimer. La poésie, le théâtre sont, par
essence, barbares. » La luxuriance du verbe s’occupe du reste. Nous entraîne. Au cœur de ces zones de conflit qu’un capitalisme à fond la caisse, avec la contribution mercantile de charlatans moralistes, voudraient nous faire prendre pour une salle d’attente. L’actuelle condition de la littérature, et donc de la culture, en ce qu’elle a de plus irréductible, de plus fructueux, est ici abordée sur tous les fronts avec une profusion de réflexions et une rhétorique farcie de TNT. « Éditer aujourd’hui est un acte suicidaire. Mais c’est un suicide fertile. Généreux. » Constat féroce, certes, car objectif et lucide, mais avant tout ouverture sur des possibilités d’action infinies. Aussi que Sébastien Doubinsky ne s’impatiente pas : c’est avec joie qu’on fera chanter la bouteille à ce festin fou.
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