« J’envoie à mes parents des cartes postales sur lesquelles j’écris Tout va bien, la colo est super, on va à pied pêcher des moules. »


Je confie mes états d’âme à mon équipier de voile, qui s’empresse, le sourire aux lèvres, de tout raconter à mes meilleurs amis.
Je ne dis rien au personnel encadrant. Je me doute bien que mes meilleurs amis seraient punis et je ne veux pas qu’ils soient punis à cause de moi.
J’ai le pressentiment que si je parlais la situation empirerait. J’ai peur qu’on me traite de « mouchard » ou de « balance ».

J’envoie à mes parents des cartes postales sur lesquelles j’écris Tout va bien, la colo est super, on va à pied pêcher des moules. J’écris de ma plus belle écriture, je fais attention à ne pas faire de fautes d’orthographe. Nous avons des enveloppes timbrées pour écrire à la maison. Le téléphone ne doit être utilisé qu’en cas d’urgence. À la fin des années 1980, les téléphones portables n’existent pas.
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