Extrait :
J’ai mes bottes en caoutchouc. Bleu marine. Douces à l’intérieur. Mes meilleurs amis portent aussi des bottes en caoutchouc. J’imagine leurs parents achetant ces bottes, l’œil attendri. Ils ne se doutent pas que, lorsque le soir venu leurs enfants se déchaussent, ceux-là deviennent des monstres et ceux-ci des bêtes féroces, des ogres.
J’ai mes bottes en caoutchouc. Bleu marine. Douces à l’intérieur. Mes meilleurs amis portent aussi des bottes en caoutchouc. J’imagine leurs parents achetant ces bottes, l’œil attendri. Ils ne se doutent pas que, lorsque le soir venu leurs enfants se déchaussent, ceux-là deviennent des monstres et ceux-ci des bêtes féroces, des ogres.
Comment
les instituteurs pourraient-ils penser que mes meilleurs
amis – pêchant des moules avec ces bottes en caoutchouc,
pataugeant dans la vase, dans leur gestuelle un peu ridicule de
Parisiens qui n’ont pour certains jamais vu la mer, ceux-là mêmes
qui aiment à chantonner sur le trajet des refrains de comptines avec
leurs moniteurs, qui pleurent au moindre bobo, se plaignent de
marcher trop longuement – puissent, comme dans les
contes, se métamorphoser la nuit.
pp. 23/24
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