« avec leurs vies cabossées et leurs cicatrices »

 

La famille et l'enfance sont au cœur de ce recueil de nouvelles, qui sont toutes reliées entre elles comme les fils d'une toile d'araignée. Pourtant, on est loin de l'insouciance et des rires, loin des moments mièvres ou chaleureux, on sent en permanence un fond de souffrance, de l'amer et du manque. L'écriture de Charlotte Monégier n'est jamais pesante, elle ne fait qu'effleurer les plaies, suggérer les larmes, néanmoins les mots qu'elle choisit évoquent avec justesse les émotions et atteignent chaque fois leur cible, en plein cœur. Elle y parle des familles, les normales et les bouleversées, les décomposées, celles où les absents prennent toute la place. Elle y parle de la perte de l'enfance, des mères, des pères (beaucoup des pères) et des traces qu'ils laissent, et d'amour aussi, beaucoup d'amour. Elle y parle du chemin qu'on doit faire pour s'extirper des souvenirs, et pour extraire le beau et le bon du triste et du noir. Elle y parle de rencontres, des réussies et des ratées. de la vie et de la mort. Mais elle le fait toujours avec subtilité et beaucoup d'affection pour ses personnages, à tel point qu'elle nous les fait aimer aussi, avec leurs vies cabossées et leurs cicatrices. D'ailleurs, certaines de ces nouvelles (Pita, par exemple) pourraient tout à fait donner lieu à un roman. Ce qui est sûr, c'est que j'espère lire un jour un roman de cette auteure. En attendant, régalons-nous de ces nouvelles, et de ce petit peuple des nuages.

Cathie Borie, pour Babélio

et Cathie Borie, pour elle-même

Le Petit Peuple des nuagesun recueil de nouvelles de Charlotte Monégier


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