« une belle écriture, beaucoup de finesse, des jeux de mots, de l'humour, de la tendresse et de la vacherie aussi »


«  Vous dire que j'ai tout compris à ce roman qui commence formidablement bien, serait exagéré : "Lorsqu'il a étranglé la fille, elle se trouvait juchée sur sa table, jupe retroussée, cuisses écartées. A-t-on idée de grimper sur sa table quand on est élève à l'institution de la Mère-Dieu ? Ici, c'est genoux serrés et bouche cousue (ça devrait l'être, c'était comme ça avant. Avant, c'est-à-dire avant l'arrivée de monsieur Rouste, le nouveau directeur)." (p.9)
La suite, eh bien j'ai commencé en me perdant un peu entre les noms des différents personnages, leurs fonctions, leurs rôles dans cette histoire, leur folie, leur décalage total avec la réalité, jusqu'à ce que je me dise : "Mon petit gars, laisse-toi porter par les mots plus que par leur sens !" Et oui, lorsque je me parle, je m'appelle mon petit gars, parce que comme disait le regretté Pierre Desproges, si je m'appelle ma petite fille, ça m'excite et après je réponds plus de rien... Et c'est ce que j'ai fait. Et ça fonctionne. En fait, pour tout vous expliquer, je suis du genre à vouloir comprendre phrase par phrase voire mot par mot. Ce qui explique mon incapacité à lire et comprendre de la philosophie par exemple pour laquelle, il faut globaliser la compréhension par paragraphe voire par chapitre... Or, ce roman, comme d'autres nécessite un recul et un mode de lecture différent du mien, un lâcher prise sur le sens. Je l'ai donc lu de la même façon que lorsque j'ai lu des livres des surréalistes ou que je peux lire des livres absurdes. L'histoire est là avec beaucoup de digressions, d'apartés que je ne comprends pas forcément, mais dont j'apprécie le son, la couleur. Parce que ce qui est indéniable, c'est que Raymond Penblanc a une belle écriture, beaucoup de finesse, des jeux de mots, de l'humour, de la tendresse et de la vacherie aussi. Il n'est pas tendre avec ses personnages, même si certains bénéficient d'une description plus clémente, ceux en qui on peut encore avoir de l'espoir. Absurde, décalé, fou, que de beaux qualificatifs pour un roman.

Attention, ce n'est pas parce qu'il y a un meurtre que c'est un polar. Lire ce roman c'est accepter d'entrer dans une institution un peu particulière et de se laisser porter par les mots de l'auteur. Évidemment, cette chronique n'est qu'un ressenti très personnel et peut-être d'autres lecteurs y trouveront d'autres choses, ce qui ne m'étonnerait pas, c'est un livre à plusieurs lectures. » 


L’ange gardien

Lorsqu'il a étranglé la fille, elle se trouvait juchée sur sa table, jupe retroussée, cuisses écartées. A-t-on idée de grimper sur sa table quand on est élève à l'institution de la Mère-Dieu ?
Ici, c'est genoux serrés et bouche cousue (ça devrait l'être, c'était comme ça, avant.

Il s'en passe de drôles de choses dans l'enceinte de l'institution de la Mère-Dieu. Heureusement, l'ange gardien est là, qui veille sur tout le monde.
Son grand œuvre, tout compte fait, n'est peut-être pas de peindre des Christs...


 

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