Une forme de parenthèse inattendue dans cette « impatience d’un monde pressé ».

 


Une chronique de Squirelito

Marlène Tissot chante les mots, fredonne la poésie. La vie n’est pas forcément une chanson mais elle peut prendre les mêmes airs,  s’envoler de lyrisme ou se noyer dans le blues. 

Comme toujours, l’écrivaine peint des notes sur les gammes de la vie. Elle regarde, observe, soulève les yeux des autres, de ceux qui ont les paupières trop baissées de fatigue, d’usure, de lassitude, de fatalité. En seulement 120 pages, elle égrène 49 chansons du plus célèbre groupe de rock originaire de Liverpool, avec sa propre vision, ses propres vocables en donnant corps à tous ces refrains collés à notre esprit. Situations imaginées entre espoir et désespoir, combat et résignation ; des petits instants de vie, quand il ne se passe rien, quand il se passe quelque chose, peu importe entre l’attente et le jour même, le vécu et le lendemain ; à chaque fois que les êtres sont moroses ou bercés d’alacrité, elle ajoute un ingrédient qui domine les nuages blancs, les nuages gris : la poésie et la gymnastique fantaisiste que d’aucuns nomment la verve. Inspiration, respiration.

Alors pourquoi lire ce livre ? Because peut-être vous vous dites I’m so tiredou I’m a loserPourtant ce n’est pas The end, surtout Don’t let you down, Marlène Tissot want to hold your hand et cette lecture sera A day in the lifePour Getting better et siffloter pour mieux voir les rêves en liberté. A l’image de la première nouvelle avec cette femme qui habitant trop loin de la mer a mis du bleu dans son bain, pour « se transformer un moment en sirène ». Une forme de parenthèse  inattendue dans cette « impatience d’un monde pressé ».

« Ras le bol de la passivité des sentiments tacites et des saisons qui se suivent avec une discipline presque militaire. Je voudrais trouver une substance qui nous rendre notre folie et me donne le cran d’oser t’embrasser par surprise, pendant que tu regardes ailleurs, pendant que la pluie cogne à la fenêtre et se reflète au fond de tes yeux. Je poserais mon sourire sur la jachère du tien. Et pendant qu’un nouveau bonheur germerait, nous irions main dans la main réapprendre à rêver hors des frontières de la nuit ».

Life is a Beatles’ songMarlène TissotEditions Lunatique – Septembre 2020



Commentaires