« "On fait et on comprend ensuite." Ou jamais... »


Ma (dé)conversion au judaïsme, de Benjamin Taïeb

 Dans ce court récit autobiographique l'auteur raconte comment au retour d'un voyage en Israël qui l'a illuminé, son père décide de convertir au judaïsme sa progéniture qui n'est pas juive à part entière puisque née de l'union entre un séfarade et une goy. 

Voilà alors le petit Benjamin âgé de 6 ans obligé de suivre des cours de Talmud Torah, l'équivalent du catéchisme mais en mille fois plus ardu, auprès des rabbins orthodoxes et pas marrants du Consistoire. Pour préparer son entrée dans l'Alliance il lui faut apprendre toutes les obligations inhérente au judaïsme : lire l'hébreu, connaître les lois complexes de la cacherout, les bénédictions de base et aller s'ennuyer à la synagogue. Un vaste programme, synonyme d'engagement de toute une vie sous le joug d'innombrables mitsvot, les 613 commandements positifs ou négatifs, qu'une fois devenu adulte Benjamin remet en cause avec lucidité et un humour bien mesuré. Ayant pris conscience que le monde religieux et celui de ses aspirations devenaient de plus en plus étanches, il abandonne certaines pratiques et s'interroge sur les interprétations spirituelles des règles multiples et très spécifiques d'une religion dans laquelle le rituel précède la foi. « On fait et on comprend ensuite. » Ou jamais... 
Riche de nombreuse références à d'autres auteurs, partant parfois tous azimuts, c'est un texte très vivant, facile d'accès, jamais barbant que j'ai lu d'une traite et avec grand plaisir.

Critique relevée sur Babelio


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