Aux Enfants Rouges, en 2023

 


Né d’un père juif et d’une mère non juive, j’étais, enfant, considéré comme juif par les non-Juifs, car je porte un nom juif, et non-juif par les Juifs : la religion juive se transmet par la mère. C’est sans doute pour mettre fin à cette contradiction que mon père a souhaité que je sois converti au judaïsme.

Dans ce récit écrit d’une plume alerte, Benjamin Taïeb décrit le long parcours de conversion qu’il a dû emprunter :
– une éducation religieuse menée par les rabbins orthodoxes du Consistoire de Paris,
– les règles religieuses auxquelles il a dû se plier, pas toujours évidentes à comprendre ou à respecter pour un enfant ou un adolescent :
* règles relatives au shabbat, * à la fréquentation de la synagogue, * aux prescriptions alimentaires, * à l’apprentissage de l’hébreu, * aux fêtes religieuses, * au bain rituel…

L’auteur s’amuse ainsi à pointer des contradictions, comme celles liées aux règles de l’abattage rituel comparées à celles dictées par la Torah par respect des animaux –, de même qu’il questionne la transmission de la religion ou de la pratique de la circoncision.

Avec sincérité et humour, Benjamin Taïeb raconte son immersion dans le judaïsme, afin de mieux nous faire comprendre ce qui, aujourd’hui, motive son choix d’en sortir. Fort réjouissant, cet ouvrage n’en est pas moins instructif et documenté.

Benjamin Taïeb ne remet pas en cause son identité ou sa culture juive. Se définissant comme Juif athée, il privilégie une démarche culturelle plutôt que cultuelle et plaide pour un régime d’incohérence consciencieuse en matière de pratique religieuse.
Ma déconversion au jusdaïsme est l’adaptation du récit éponyme, éditions Lunatique.

Julien Martinière adapte et illustre avec finesse et justesse cette immersion dans le judaïsme.


Plus d'informations sur l'adaptation en bande dessinée à paraître aux éditions Les Enfants rouges (2023 ?) et surtout plus d'images !


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