Entre la poésie de Myriam OH (Ould-Hamouda) et moi, ça a été l'amour au premier regard. Ce qu'elle n'écrit pas et la manière dont elle pose des silences, mais aussi ce qu'elle écrit et la manière dont elle le formule. La poésie est un avant tout un dialogue intérieur. C'est un privilège d'avoir accès à cette dialectique entre le moi et l'inconscient d'une grande âme, d'une grande dame. La poésie est assez semblable au rêve, en cela qu'elle fait surgir des fulgurances au travers des sonorités, des symboles et des métaphores, dont une grande partie échappent au contrôle de l'auteur. La poésie est faite de lapsus et d'actes manqués, de dérapages à peine contrôlés, et c'est sa force : l'inconscient de l'une parle à l'inconscient des autres. Elle nous touche bien au-delà de ce que l'on comprend des mots. La poésie de Myriam OH, souvent à la deuxième personne du singulier, se transmet de failles à failles, et cette résonance te dit que tu n'es pas seul.e à porter tes ailes brisées.
Sa poésie s'écrit pratiquement toujours en minuscules, comme une façon de ne pas prendre trop de place, de chuchoter. Ce n'est pas le cri d'une écorchée vive, nulle violence ne ressort de son monde intérieur, nulle rancoeur. Simplement le constat que les fleurs peuvent repousser sur les ruines, que les cicatrices s'offrent comme un tableau de maître, que la souffrance est un terreau pour la beauté à qui a conservé son regard d'enfant, et que l'amour l'emportera à la fin. En ce sens, Myriam OH montre le chemin de la résilience, et ça fait tellement de bien !
Chronique prélevée sur le site Télescopages (Yann Caroff)
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