« La faculté de s’absenter du monde »

     

À paraître le 15 novembre (papier + ePub)

Pédalées, d’Olivier Hervé

Pédalées propose 21 itinéraires littéraires comme autant d’étapes du Tour du France et de virages de l’Alpe d’Huez. Une Grande Boucle intime de 240 km où les succès font écho aux douleurs, les défaites aux exploits. C’est aussi un hommage amoureux et critique à la petite reine, à ses beautés, à ses ratés, à la folie et aux illusions qu’elle fait naître.

Rouler, c’est…

Un opéra en rafales. Être porté par les lieux, habité par les territoires. Un arpentage sensible. Mettre de l’ordre dans son chaos intime, laisser libre cours à son propre désordre. Une obsession, un truc que l’on fait. Un enchantement, un effondrement, un événement. Devenir meilleur. Trouver son style. Vivre dans « le meilleur des mondes possibles ».

Génial et pénible.



En attendant la sortie du livre, on peut toujours commencer par s’entraîner en lisant un extrait :



Pédalées (5)


Rouler, c’est…


Un opéra en rafales. Être porté par les lieux, habité par les territoires. Un arpentage sensible. Mettre de l’ordre dans son chaos intime, laisser libre cours à son propre désordre. Une obsession, un truc que l’on fait. Un enchantement, un effondrement, un événement. Devenir meilleur. Trouver son style. Vivre dans « le meilleur des mondes possibles ».


Génial et pénible. Apprendre à perdre, savoir qu’on ne sera jamais premier, ni dernier. Faire le deuil de ce que l’on ne sera pas, de la perfection et de la victoire, la joie d’être ce que l’on est. Une issue sans issue, une drogue sans drogue. Rester incompris, baisser les armes, les rendre. Un rêve avorté, un cauchemar évité, une nuit bien méritée. Échapper à une existence morne et balisée. Vivre dans un dessin de Chris Ware et Dan Clowes.


Imiter Icare, toujours plus haut, toujours plus loin, un élan, une illusion, la foi en l’illusion, un rêve bien réel. Se brûler les ailes. Une force, un envol, un refus. Être gracié d’une peine, soulagé d’un poids. Se faire vélographe, un peu chimiste et vélosophe. Tricher, gagner, exister. L’envie de renaître tous les jours. C’est bon pour le moral.


REPOS

Un mode de vie, une culture. Un caprice, une passade, l’amour d’une vie. Se perdre, se retrouver. S’affamer. Un dernier espoir quand le pétrole sera épuisé. Le salut de l’in- consolable. Une rencontre, une nécessité, un  apaisement. Se goinfrer. Tomber amoureux, rayonner de joie. Défier le chrono, attirer les  projos.  Devenir  quelqu’un,  s’arracher  au néant, prendre une décision. Tourner en rond, aimer se perdre. S’ouvrir à l’imprévu. Ralentir. Savoir où l’on va, savoir d’où l’on vient. Une nostalgie et une mélancolie. Du sépia, du noir et blanc.

Un dialogue avec l’erreur.


La faculté de s’absenter du monde, 

Le savoir de la présence,

Une manière d’accueillir le silence.


Pédaler, c’est une liste sans fin. Pédaler, c’est une liste trop longue. Pédaler, c’est dire au revoir.


pp. 195-196



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