« où tout peut encore advenir »

 

Captive, un roman d’Elsa Dauphin
Parution le 15 février 2022

Léa Détrier est la « captive » de ce court roman. Elle raconte un séjour en prison, ce qui l'y a conduite, ce qu'elle fait depuis... La trame anecdotique n'est pas l'objet du livre. En courts chapitres, la narratrice se souvient. Le récit rétrospectif s'ouvre sur le difficile retour à un monde ouvert, inquiétant pour qui a encore des repères de captivité : une petite maison isolée en pleine campagne « où tout peut encore advenir ». Ce présent du retour à la liberté avec ses peurs paniques et ses moments de jouissance de soi et de la nature, alterne avec les souvenirs d'hier pour lesquels la mémoire joue, par fragments, son rôle de reconstruction ; l'arrestation précède l'accusation qui y a conduit : celle d'une jeune femme captive de son statut social, de sa peur et d'une espèce d'amnésie paralysante. Le temps de la prison est celui d'une autre captivité. Le présent même est fracturé de captivités car la peur des autres est toujours là comme rôde celle du meurtre à revivre pour s'en libérer. C'est à ce prix qu'est la renaissance et la possibilité du bonheur. Variations sur le souvenir, la confiance en soi et la peur des autres, ce roman est servi par une écriture poétique à l'écoute des sensations comme des émotions. (C.B et A.M.D)

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