à paraître le 7 octobre 2022
Sorte de journal extime, Arden proche rend avant tout un hommage discret ou appuyé aux amis vrais, avec lesquels s’asseoir, au gré des terrasses et des saisons, le temps d’un café, pour commenter le spectacle du monde et disserter sur la vie. Reviennent alors nombreuses des visions d’enfance, quand le monde était encore à portée de main alors qu’on tenait serrée celle d’un père ou d’une amoureuse. Affleurent aussi les souvenirs de chansons, de scènes de films et de citations, propices à l’évocation du nom d’autres amis, ceux-là imaginaires et pourtant si présents, si prégnants dans nos pensées et nos gestes.
Israël Eliraz
La suprême fatigue dans le poème t’attend sans pitié
On sort de l’enfance lorsqu’ on est avisé d’y mourir.
Je me suis élancé.
L’essor est devenu essorage.
Les mille efforts de s’échapper furent suivis d’effets.
Enfin, je me suis mis au pas (l’anxieux de vivre)
J’ai allumé des lueurs dans certains regards.
Mais aussi des cierges dans cette pitié contrariée de soi
et afin de reposer ma vue
des choses sans vie.
Dire qu’on fait ce qu’on peut, c’est encore le dire,
mais le faire ? (N’est-ce pas se médire ?)
Je n’attends plus rien ce matin de l’acte d’écrire.
C’est écrit, et acté.
Je laisse à d’autres le territoire de mes peurs.
pp. 11-12
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