à paraître le 7 octobre 2022
Sorte de journal extime, Arden proche rend avant tout un hommage discret ou appuyé aux amis vrais, avec lesquels s’asseoir, au gré des terrasses et des saisons, le temps d’un café, pour commenter le spectacle du monde et disserter sur la vie. Reviennent alors nombreuses des visions d’enfance, quand le monde était encore à portée de main alors qu’on tenait serrée celle d’un père ou d’une amoureuse. Affleurent aussi les souvenirs de chansons, de scènes de films et de citations, propices à l’évocation du nom d’autres amis, ceux-là imaginaires et pourtant si présents, si prégnants dans nos pensées et nos gestes.
Le mal d’aucun pays
Au café Le Havane,
Mahdi gratte avec une pièce
sa grille de jeu d’argent.
Le dos fourbu, je sirote un soda.
David le serveur voltige de table en table.
La vie bat son plein dans la rue Belgrand.
Ces instants où l’on préfère
la brise de son propre silence
plutôt que de briser le silence.
Si je souffre d’un mal
ce n’est pas celui d’un pays
mais de revisiter en moi
des régions trop connues,
aux abords rassurants d’aucune errance.
p. 71
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