Les garçons, la nuit, s’envolent, de Florian Bardou

 

À paraître le 10 mai 2023

Le recueil s’ouvre avec Je vis pédé : je dis pédé  / parce que c’est ma vie  / parce que ça salit / mais qu’on s’en fout / que ça suinte / que ça sente / et qu’on brille / comme des lucioles  / des astres en feu / dans la nuit. Et les garçons, la nuit, s’envolent, en quête d’affection et de stupre.  Mots âpres, crus et sauvages, pour dire l’incandescence des corps dans l’exaltation fiévreuse des nightclubs ; mots naïfs et sensuels pour décrire un « quality time » tendre et idéal (quelques promesses / après la baise / c’est bien). En somme, le recueil de Florian Bardou est une déclaration d’amour à la vie (Éros) et aux corps des hommes.

WEEK-END


les garçons

le week-end dealent

leur ennui

contre l’envie la nuit s’enivrent

de sels et de baisers

toute la nuit

toute la vie

dansent à se tuer

mélangent les substances

rances entrent en transe

ne sont jamais fatigués

parfois leurs yeux sont noirs

leur regard s’assombrit

et plongent tels des loirs

dans un sommeil abrutis

ils sont perchés

du haut de leurs ménisques

flirtent avec le risque


hors de toute réalité

et quand vient un peu de jour

fidèles à leurs amours

d’un soir le temps peut bien filer

ils voguent émerveillés

lucides placides vers d’autres canapé

ainsi les garçons les week-ends durant

usent leur corps brûlant suintant

contre un peu d’affection dans le stupre morts

leurs rêves impressions

d’éternité


pp. 15-16



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