La poésie est l’élément de langage et de création le plus universel, le plus archaïque et le plus accessible à chacun·e pour inventer ou dire le monde sensible, à tout âge.
La poésie, comme un jeu de construction, permet de bâtir des univers à partir du simple matériau des mots et des sons.
La poésie est dialogue, le plus court chemin pour accéder au réel un peu sublimé de l’autre ou à son imaginaire. Parole libérée de ses fonctions utilitaires quotidiennes (les langages de situation ou de communication), elle peut se nourrir uniquement de l’évocation, préalable à toute forme d’imagination.
L’établissement d’un dialogue poétique entre des enfants habitant en France et des enfants habitant à Madagascar est le terreau créatif de textes littéraires neufs en ce qu’il permet la rencontre de l’autre et l’élargissement des univers réciproques : pas uniquement par le récit des images documentaires ou de fiction dont les médias peuvent nous nourrir, «la grande lucarne» générale, mais par l’échange personnalisé d’enfant à enfant, l’échange vécu, «la petite fenêtre» par où chacun.e, s’il décide de l’ouvrir, peut apercevoir l’autre.
Il s’agit par le vecteur de la langue singulière de chacun.e de trouver à l’autre bout du monde un interlocuteur ou une interlocutrice, de la considération, des éléments de matière pour jouer ensemble : lettres, mots, sons, unités de sens, parole, poésie interactive. Il s’agit, pour chaque participant·e au projet, d’écrire pour être lu·e (et non pas d’écrire pour écrire.) Il s’agit aussi de mettre en exergue la culture de chacun·e en la faisant voyager d’un bout à l’autre du monde : langue, musique, modes de vie, systèmes de valeurs.
Et de cette expérience intense il fallait bien laisser un livre à serrer dans nos bibliothèques et à faire circuler.
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