« ravers éveillés rêveurs jamais couchés »

 

À paraître le 9 mars 2024

Le phrasé, singulier, captive, les images fusent, l’écriture est immersive. Florian Bardou délivre ici une poésie étourdissante et syncopée, pleine de mouvements, de sueur, de rapprochements et de torpeur. Les répétitions phoniques impulsent à Clubs une effervescence stroboscopique qui n’est pas sans rappeler le dancefloor sous une boule à facettes. Sono, alcools, pression des mains, douleur des pieds, battements des cœurs, tout est plus fort dans un nightclub. Et le sentiment de vivre, aussi.

VII


la nuit
bouffées
mange le
jour
vénérées les
étoiles de
n’y rien voir
veillent de
ravers
éveillés
rêveurs
jamais couchés
jouant
cachés
joyeux
cachets
des lumières
jeunes de
l’aube à
l’ombre des
réverbes
énervées le
noir retient 
les heures 
pâles je 
m’éteins 
l’œil trouble
la bouche 
sèche les 
jambes 
lourdes
aux pieds des
ampoules 
crèvent leurs 
frissons 
entourent mes 
lèvres gercées 
sitôt bercé
par les 
lueurs la 
soif 
l’ivoire
je remue la 
nuit est fête 
faites place 
au bruit la 
nuit était 
mon jour
pp. 23-24


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