«  ...un exutoire où les émotions et les sensations semblent décuplées »

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 Un an après Les garçons, la nuit, s’envolent, Florian Bardou revient avec un deuxième recueil de poèmes, intitulé Clubs. Le journaliste et désormais poète avait déjà évoqué le clubbing dans sa première collection de texte, mais cette fois-ci le thème devient central. Dans sa préface, Philippe Joanny (95) dit toute son admiration devant les mots du poète qui racontent la vie de la génération qui a aujourd’hui la trentaine, mais aussi celle de la génération précédente, la sienne, au point d’y voir une « histoire de filiation ». L’écrivain ne saurait mieux dire : grâce à la poésie, les clubs, au-delà de leur fonction première, apparaissent ici comme des lieux de transmission. Florian Bardou répond d’ailleurs avec un premier texte hommage à celui qui fut l’un des amis de l’écrivain, Guillaume Dustan (Je sors ce soir, Nicolas Pagès). CQFD.

Pour cette nouvelle suite de poèmes, la forme a été encore plus épurée : pas de titre, pas de majuscules, pas de ponctuation (sauf dans un poème en prose), rien que les mots, mis à nus, qui décrivent la vie des clubs et de ceux qui les remplissent au son des musiques électroniques : « la bière amère / n’a de goût / qu’aux lèvres/sucrées des garçons ».

Face à la dureté du monde, les clubs sont décrits comme des condensés de vie, un exutoire où les émotions et les sensations semblent décuplées, parfois pour le pire, comme le rappelle un poème sur les chems, mais souvent pour le meilleur. XH


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